[fblike]
Pour résumer 2013, on peut aller voir notre top 10, ou bien fermer les yeux, penser aux films et voir surgir ses quelques images, poétiques, chocs ou déroutantes, qu’elles soient iconoclastes ou iconiques… Alors pour nous 2013 au cinéma,
C’est Phillip Evelyn et son immense torse qui défile en compagnie fleurie, le voguing dans la peau, dans Leave it on the floor…
C’est le délicieux kitsch, délectablement vulgaire, du Liberace de Soderbergh, Michael Douglas dans sa capeline scintillante et Matt Damon en maillot de bain glitter…
C’est la saisissante rencontre entre Deneuve et un autochtone attachant dans Elle s’en va, et sa quête nostalgique,
C’est la barbe oscarisante de Daniel Day-Lewis en Lincoln, le regard troublant et bouleversé de Cate Blanchett dans Blue Jasmine ou l’insolence déroutante de Marine Vacht, jeune et jolie, et magnétique aussi…
Ce sont les longs plans silencieux et pesants de Camille Claudel 1915, entrecoupés des monologues déchirants et éperdus de Juliette Binoche.
C’est la spontanéité d’Haewon dans le film d’Hong Sang-Soo, ses variations infinies autour d’un parcours personnel indécis…
C’est l’auto-observation intime de Paul Rudd dans This is 40, et sa rencontre hilarante avec Melissa Carthy.
C’est le strip-tease de Jennifer Aniston dans Les Miller, la chorégraphie affolée des Amants Passagers ou la Golden Shower de La Danza de la Realidad, qu’écrase la vision émouvante du bateau s’éloignant dans un final poignant…
C’est le bateau perché de Mud, et son ambiance so Stand By Me… et le torse de Matthew McConaughey, ou celui d’Henry Cavill en Man of steel, sortant sous la pluie d’un sauvetage incognito 
C’est la combat totalement égotique de Tom Cruise contre Cruise Tom dans Oblivion, celui tellement « James Bond » du sauna dans Snowpiercer ou celui, improbable mais si jouissif, d’un kaiju contre un jaeger aux abords de l’Alaska dans Pacific Rim…
C’est le final haletant mais plus vrai que nature de Zero Dark Thirty, l’ouverture de The Master, c’est le festival de sensations de Gravity et celui de rêveries et de visions utopiques de Cloud Atlas.
C’est la rencontre moustachue et le lac scintillant de L’inconnu du lac. C’est le désespoir de la Chine de Jia Zhang-Ke dans A touch of Sin et le son écrasant du corps qui rencontre le sol de ce jeune homme qui se suicide. Mais c’est aussi l’espoir vital de Bill Douglas dans sa trilogie…
C’est le sex-appeal de Chris Hemsworth dans Rush, au milieu du digne affrontement qui s’y trame… et la poésie de Robin Wright Penn flottant en cerf-volant avec son fils dans Le Congrès..
C’est Adèle Exarchopoulos hurlant son amour ; les colères désespérées de Bérénice Béjo face à un Passé troublant, le blue-grass bouleversant d’Alabama Monroe et l’équilibre zen de The GrandMaster, au milieu de son patchwork enneigé de fulgurances esthétiques …
C’est tout ça et tellement encore… Un immense melting-pot de sensations et d’impressions, de saisissements impalpables qu’une magie indéfinissable offre comme le flot continu d’un torrent de boue au milieu duquel quelques pépites jaillissent spontanément.
Rick Panegy
