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Mai, Juin. Affolement. Les théâtres et autres salles de spectacle dévoilent leur prochaine saison, et ouvrent dans la foulée les abonnements. C’est la panique, la course, les hésitations, l’excitation. C’est ce sentiment d’euphorie que calme vite le cri de détresse du portefeuille lorsqu’il se rappelle à nous. Déjà deux abonnements, puis trois… Allez, quelques spectacles isolés par ci par là… A nos agendas !
C’est donc, avant tout, l’occasion de se concocter une petite saison culturelle de toute beauté ! On épluche les programmes, on trie, on argumente et on marchande : comme on est deux, tout cela donne lieu à des exercices de persuasion et à des démonstrations de force de conviction. C’est le jeu du « je lâche ça si on garde celui-là ! «
Au bout du compte, on est toujours satisfaits, car ce qu’on a choisi nous parait idéal… La bouche en moue, on observe notre sélection. Puis on opine du chef, fiers de ses choix, forcément.
Juillet, Août. Vacances on oublie tout… Farniente, soleil et quelques expos ici ou là, au gré des pérégrinations estivales…
Puis vient ce fichu septembre et tous ses cousins qui s’enchainent, jusqu’au juin suivant ! La joie de la première représentation et celle de retrouver les salles du spectacle vivant. Bonheur… Mais TRES VITE -trop vite- on se rend à l’évidence : IL Y A A PEU PRES (AU MOINS) 153 SPECTACLES QU’ON N’A PAS PRIS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Et là, c’est le double drame ! LE dilemme ! L’alternative qui rend FORCEMENT fou. Soit on les achète, parce que non-franchement-c’est-pas-possible-de-le-rater-celui-là-quand-même et PAF on sort la carte bleue… (A noter que le phénomène se produit chaque semaine. Au bout du compte, ça chiffre !). Soit on pratique le tantrisme culturel : la joie, on l’intériorise à grand renfort de procuration et de bon-tant-pis-après-tout-dans-deux-jours-on-a-un-autre-spectacle ou de pas-grave-ce-soir-on-n’a-qu’à-se-faire-un-bon-blu-ray. Mais c’est inévitablement une rencontre désagréable avec la frustration qui nous attend…
A l’arrivée, en juin, on a dépensé le double ou le triple de ce qu’on avait prévu un an avant, au moment des abonnements (et on a quand même raté une bonne dizaine de spectacles). Et forcément, il faut se replonger dans les nouveaux programmes des salles de spectacles !
Choisir sa saison culturelle, c’est un peu le mythe de Sisyphe. On a beau dire que « grandir, c’est l’acceptation de la frustration », nous, définitivement, on n’y parvient pas.
Rick Panegy